{"id":21,"date":"2024-03-22T12:30:52","date_gmt":"2024-03-22T09:30:52","guid":{"rendered":"http:\/\/lechim.ch\/?p=21"},"modified":"2024-03-27T09:48:37","modified_gmt":"2024-03-27T06:48:37","slug":"pranayama","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/lechim.ch\/pranayama_clerc.html","title":{"rendered":"Pranayama"},"content":{"rendered":"\n
Le pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma est le moyen respiratoire qu’utilisent les yogis pour se transformer et essayer de vibrer sur la m\u00eame longueur d’onde que le Divin. C’est, en fait, l’outil primordial qui, en utilisant la respiration, et plus sp\u00e9cifiquement “prana”, l’\u00e9nergie, permet de joindre le Principe de toute chose.<\/p>\n\n\n\n
Comment pratiquer “pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma” ? Suffit-il d’en avoir une connaissance th\u00e9orique pour pouvoir joindre “Cela” ? Tous ceux qui en parlent sont-ils qualifi\u00e9s, et surtout pour l’enseigner ? L’observation de certains faits, autour de nous, parmi ceux qui pratiquent le yoga, nous ferait plut\u00f4t penser que cette technique est tr\u00e8s souvent mal interpr\u00e9t\u00e9e, de fa\u00e7on superficielle, et que les cons\u00e9quences de sa pratique sont parfois n\u00e9fastes pour la sant\u00e9. C’est, en v\u00e9rit\u00e9, comme pour beaucoup de choses. Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma peut \u00eatre merveilleux lorsqu’il est bien ex\u00e9cut\u00e9 ; \u00e0 l’inverse, il peut devenir dangereux si certaines conditions ne sont pas respect\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n
Il nous semble utile, sinon indispensable, de d\u00e9battre de cette question, ici, en Occident, pour les nombreux pratiquants enthousiasm\u00e9s, \u00e0 juste titre, par cette merveilleuse discipline qu’est le yoga. Notons tout d’abord que Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma prend place dans les huit \u00e9tapes du yoga, selon Patanjali, en quatri\u00e8me position, apr\u00e8s: Yama(l’\u00e9thique), Nyama (le raffinement du caract\u00e8re) et Asana (la purification du corps) .<\/p>\n\n\n\n
Ainsi, lit-on dans Hatha-Yoga Pradipika ([1]<\/a>), l’un des ouvrages de r\u00e9f\u00e9rence des Hatha-Yogis, au Chapitre 2\u2011V.1: “Et maintenant, lorsque la posture est fermement \u00e9tablie, le yogin, ma\u00eetre de lui-m\u00eame, prenant une alimentation salutaire et mod\u00e9r\u00e9e, doit se consacrer au ‘pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma’ – selon la voie enseign\u00e9e par son “guru”.<\/strong> La lecture attentive de ce texte nous pr\u00e9cise la marche \u00e0 suivre:<\/p>\n\n\n\n 1) Lorsque la posture est fermement \u00e9tablie<\/strong>. <\/em>C’est stira-sukha, l’aisance dans la fermet\u00e9. Chacun sait que ce ne peut \u00eatre r\u00e9alis\u00e9 qu’apr\u00e8s un long entra\u00eenement physique pers\u00e9v\u00e9rant.<\/p>\n\n\n\n 2) Ma\u00eetre de lui-m\u00eame.<\/strong> <\/em>Au-del\u00e0 de cette ma\u00eetrise du corps, cette ma\u00eetrise de lui-m\u00eame sous-entend la ma\u00eetrise du souffle et pour cela \u00e9galement celle des pens\u00e9es. De nombreuses ann\u00e9es sont g\u00e9n\u00e9ralement n\u00e9cessaires pour obtenir ces r\u00e9sultats.<\/p>\n\n\n\n 3) Prenant une alimentation salutaire et mod\u00e9r\u00e9e<\/strong>. <\/em>C’est, comme l’indique la Baghavad G\u00eet\u00e2 ([2]<\/a>) Ch. V1 16: “En v\u00e9rit\u00e9, le yoga n’est ni pour celui qui mange trop ni pour celui qui ne mange rien; il n’est ni pour qui dort longtemps, ni pour qui veille toujours, \u00d4 Arjuna.” Avoir une alimentation \u00e9quilibr\u00e9e et ne pas utiliser le je\u00fbne comme moyen d’\u00e9volution. L\u00e0 aussi, pour \u00eatre convaincu du bien-fond\u00e9 de cette r\u00e8gle de sagesse, il faut parfois des ann\u00e9es et passer par des exp\u00e9riences contradictoires.<\/p>\n\n\n\n 4) Selon la voie enseign\u00e9e par son “Guru “.<\/strong> <\/em>Cela sous-entend la direction et la surveillance d’un guide ou professeur qualifi\u00e9. La respiration<\/strong>,<\/em> comme on la consid\u00e8re couramment, c’est l’air inspir\u00e9 et expir\u00e9 en tant que m\u00e9lange d’\u00e9l\u00e9ments concrets, dont l’oxyg\u00e8ne. C’est, du point de vue physiologique, au niveau des alv\u00e9oles pulmonaires, l’oxyg\u00e9nation du sang, ph\u00e9nom\u00e8ne chimique qui entretient la vie en r\u00e9g\u00e9n\u00e9rant le sang vici\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Le pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma<\/strong>, <\/em>dans lequel intervient “prana”, agit plus profond\u00e9ment, sur un plan plus subtil. Prana est l’\u00e9l\u00e9ment \u00e9nerg\u00e9tique qui agit de fa\u00e7on vibratoire. Il op\u00e8re une transformation, non plus chimique sur le corps de chair, mais vibratoire, pour moduler le taux de vibration de tout l’\u00eatre, du plus dense jusqu’au plus subtil. La vibration la plus lente int\u00e9ressant le plan le plus dense, le plus mat\u00e9riel ; la vibration la plus rapide agissant sur les plans les plus subtils pour se rapprocher de la vibration initiale.<\/p>\n\n\n\n L’efficacit\u00e9 de la respiration “normale” va d\u00e9pendre de l’\u00e9quilibre de notre syst\u00e8me nerveux, la volont\u00e9 pouvant intervenir sur la r\u00e9gularit\u00e9 du souffle, de fa\u00e7on \u00e0 respirer lentement, longuement, doucement, et surtout en marquant un temps d’arr\u00eat suffisamment prolong\u00e9 en apn\u00e9e respiratoire. C’est, en effet, durant ce temps de suspension du souffle, poumons pleins, que se produit l’oxyg\u00e9nation du sang. Pour \u00eatre efficiente, cette respiration doit donc \u00eatre relativement lente, et comporter un arr\u00eat, en suspension du souffle, suffisant.<\/p>\n\n\n\n Le pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma a un tout autre effet. Il fait circuler prana dans tout l’\u00eatre, corps et mental, par l’interm\u00e9diaire du “corps de l’\u00e9nergie”, le “Pr\u00e2n\u00e2maya-Kosha”, dont la structure anatomique est bien connue des yogis. Pour pratiquer le pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma, la conscience de prana est \u00e9videmment indispensable. Pour l’utiliser dans ses innombrables possibilit\u00e9s, il faut m\u00eame avoir conscience du “Manomaya-Kosha” (corps mental) ainsi que de la double polarit\u00e9 de l’\u00e9nergie. On tiendra compte alors des trois modalit\u00e9s d’expression de cette \u00e9nergie en utilisant les “gunas” comme les yogis les d\u00e9nomment.<\/p>\n\n\n\n D\u00e8s maintenant, on con\u00e7oit la complexit\u00e9 de cette pratique, la n\u00e9cessit\u00e9 d’un entra\u00eenement long et progressif, sous la direction d’un guide qualifi\u00e9 pour \u00e9viter toute fausse man\u0153uvre. Or, que se passe-t-il le plus souvent ?<\/p>\n\n\n\n 1) On ne diff\u00e9rencie pas assez respiration et pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma.<\/p>\n\n\n\n 2) On ne prend pas le temps de “d\u00e9tecter” prana, d’en prendre conscience ; c’est-\u00e0-dire d’apprendre la “respiration pranique”. On en reste \u00e0 une respiration “ordinaire”.<\/p>\n\n\n\n 3) La d\u00e9tente du corps, le calme du mental, ne sont pas suffisants. Les sens, particuli\u00e8rement l’odorat et le toucher, n’ont pas \u00e9t\u00e9 suffisamment utilis\u00e9s consciemment pour pouvoir “saisir” prana. La respiration elle-m\u00eame se situe sur un plan trop grossier, trop dense, qui ne donne pas encore acc\u00e8s au plan subtil de l’\u00e9nergie.<\/p>\n\n\n\n 4) L’attention n’est pas suffisante. Trop de mobilit\u00e9 du mental emp\u00eache la concentration de la pens\u00e9e sur le souffle et sur prana. La volont\u00e9 est trop autoritaire. On n’a pas encore appris \u00e0 la doser.<\/p>\n\n\n\n Ainsi, l’essentiel parait \u00eatre d’\u00e9tablir une progression dans l’entra\u00eenement. Tous les textes traditionnels le conseillent<\/strong>. Mais l’Occidental est g\u00e9n\u00e9ralement tr\u00e8s press\u00e9 et aussi, avouons-le… vaniteux. Il est aussi “grosse t\u00eate” avec un mental analytique bien d\u00e9velopp\u00e9 et un ego \u00e9galement de bonne dimension. Beaucoup trop de pratiquants pensent pouvoir br\u00fbler les \u00e9tapes impun\u00e9ment.<\/p>\n\n\n\n Notre propos est surtout, aujourd’hui, d’attirer l’attention des professeurs, ou futurs professeurs, quant \u00e0 ce qu’ils doivent transmettre \u00e0 ce sujet \u00e0 leurs \u00e9l\u00e8ves, pour la plupart n\u00e9ophytes.<\/p>\n\n\n\n Il y a tout d’abord, \u00e0 notre avis, une mise au point \u00e0 faire au sujet du vocabulaire \u00e0 employer<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n -Il y a la respiration \u00ab normale \u00bb<\/strong>, celle qu\u2019on commence \u00e0 contr\u00f4ler en la rendant plus longue, plus r\u00e9guli\u00e8re, plus douce, et dans laquelle on introduit peu \u00e0 peu des temps de r\u00e9tention naturels.<\/p>\n\n\n\n -Puis, il devient possible de mieux conscientiser le souffle et de le moduler sur un rythme<\/strong>.<\/p>\n\n\n\n Mais peut-on se servir du terme “pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma” pour ce dernier type de respirations dans lesquelles on ne per\u00e7oit pas encore prana ? -Cependant, la diff\u00e9rence entre l’\u00e9tudiant qui respire non plus de fa\u00e7on “ordinaire”, mais de fa\u00e7on \u00ab pranique \u00bb<\/strong> en ayant pris conscience de prana, est fondamentale : il est devenu apte \u00e0 ressentir les modifications d’ambiance. Ainsi, dans les deux cas pr\u00e9cit\u00e9s, que l\u2019inspir soit plus long que l\u2019expir ou vice versa, il per\u00e7oit ces modifications subtiles, mais puissantes, qui le transforment en profondeur. Et cela rapidement, sans difficult\u00e9. C’est spectaculaire !<\/p>\n\n\n\n C\u2019est pourquoi, dans notre enseignement, nous pr\u00e9f\u00e9rons donner \u00e0 la premi\u00e8re fa\u00e7on le terme de respiration normale, \u00e0 la deuxi\u00e8me celui de respiration rythm\u00e9e, et r\u00e9server celui de pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma pour la derni\u00e8re.<\/strong><\/p>\n\n\n\n Dans la pratique du yoga en Occident la remarque est importante. M\u00eame si on ajoute des noms sanscrits aux diff\u00e9rentes phases du rythme respiratoire, en respirant de fa\u00e7on ordinaire, ce ne peut \u00eatre du pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma puisqu’il n’y a pas conscience continue de prana. <\/p>\n\n\n\n Dans ce cas, sous condition de ne pas imposer \u00e0 quiconque un rythme absolu, mais de tenir compte d’une part de la respiration “naturelle” du sujet, d’autre part de sa pr\u00e9paration \u00e0 cette discipline respiratoire (d\u00e9tente, ma\u00eetrise physique, contr\u00f4le du souffle), cette respiration rythm\u00e9e est d\u00e9j\u00e0 un moyen formidable de modification. <\/p>\n\n\n\n Mais le pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma est encore toute autre chose et demande imp\u00e9rativement un long entra\u00eenement progressif, sous la surveillance d’un professeur tr\u00e8s qualifi\u00e9 ayant lui-m\u00eame v\u00e9cu ces stades successifs. Il ne pourra, en fait, que guider un \u00e9l\u00e8ve \u00e0 la fois. Pourquoi cela ?<\/p>\n\n\n\n 1) Le rythme de base du pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma, 1-4-2-4<\/strong>, comporte des temps d’apn\u00e9e, en plein et en vide, qui sont consid\u00e9rables. Le mot n’est pas exag\u00e9r\u00e9, car ces apn\u00e9es sont quadruples du temps d’inspir pris comme base, les temps d’expir \u00e9tant doubles.<\/p>\n\n\n\n 2) Le mental<\/strong>, dans le pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma, joue un r\u00f4le tr\u00e8s important, sans comparaison avec son intervention partielle dans la respiration rythm\u00e9e. Pourquoi ? En raison des exigences suivantes :<\/p>\n\n\n\n a) Celle du maintien de la conscience de prana (mobilisation permanente des sens subtils).<\/p>\n\n\n\n b) Et celle du rythme: 1 – 4 – 2 – 4 est un rythme de base \u00e0 multiplier par des indices (1, 2, 3, 4, etc.). Songez qu’en inspirant seulement durant trois secondes, cela n\u00e9cessite une r\u00e9tention, poumons pleins, ou poumons vides, de douze secondes.<\/p>\n\n\n\n c) Enfin, non seulement le contr\u00f4le du souffle doit \u00eatre permanent, mais il faut encore la ma\u00eetrise de la pens\u00e9e, et un d\u00e9veloppement suffisant de la conscience pour pouvoir utiliser les quatre temps du pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma selon leur fonction respective. C’est-\u00e0-dire :<\/p>\n\n\n\n 1 “PURAKA”. C’est prendre l’\u00e9nergie \u00e0 une source pr\u00e9cise, donc en un lieu d\u00e9termin\u00e9. Cette \u00e9nergie doit \u00eatre prise dans sa puissance et sa qualit\u00e9. Autrement dit, en employant les sens subtils \u00e0 leur maximum, avec une pens\u00e9e plus ou moins concentr\u00e9e et une volont\u00e9 dos\u00e9e selon le cas. C’est la “conscience” qui doit diriger la “pens\u00e9e dans sa forme”, laquelle v\u00e9hicule l’\u00e9nergie de cette “source” o\u00f9 elle la capte, pour la conduire \u00e0 un autre lieu, pr\u00e9cis\u00e9 \u00e0 l’avance. <\/p>\n\n\n\n 2 “KUMBAKA INT\u00c9RIEUR”. C’est dans ce lieu que sera maintenu prana, suivant le temps d\u00e9termin\u00e9 par le rythme adopt\u00e9, plus exactement par l’indice appliqu\u00e9 au rythme de base 1 – 4 – 2 – 4. L\u00e0 s’op\u00e8re une compression de prana et la possibilit\u00e9 d’agir \u00e9galement sur son taux de vibration pour modifier sa qualit\u00e9 comme sa puissance. Ce peut \u00eatre en utilisant mentalement les trois guanas, par des visualisations color\u00e9es, mais aussi par un dosage de la volont\u00e9 qui peut \u00eatre modul\u00e9e en application de trois degr\u00e9s (faible, moyen, fort). Avant la fin du temps d\u00e9volu au kumbaka int\u00e9rieur, une partie de la conscience doit relier le lieu du kumbaka \u00e0 l’endroit pr\u00e9cis o\u00f9 se situe ce qui doit \u00eatre modifi\u00e9 ; but du pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma. <\/p>\n\n\n\n 3 “RECHAKA”. Durant l’expir, la conscience conduit prana modifi\u00e9, modul\u00e9, vibrant \u00e0 un taux de puissance et de qualit\u00e9 obtenu en fonction de l’effet recherch\u00e9. Cette transposition d’\u00e9nergie se fait sans heurt, avec une totale ma\u00eetrise du souffle, de la pens\u00e9e, des sens subtils. <\/p>\n\n\n\n 4 “KUMBAKA EXT\u00c9RIEUR”. C’est un \u00e9tat de vide de souffle, lequel cr\u00e9e un \u00e9tat de r\u00e9ceptivit\u00e9, de grande sensibilit\u00e9, qui permet d’appr\u00e9cier le r\u00e9sultat du pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma: l’ambiance transform\u00e9e du sujet ou de l’objet influenc\u00e9.<\/p>\n\n\n\n Sans doute, cette simple description du pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma suffit elle \u00e0 justifier la distinction que nous pr\u00e9conisons dans l’emploi d’un vocabulaire sp\u00e9cifiant la diff\u00e9rence entre la respiration ‘normale’; <\/em>la “respiration rythm\u00e9e” <\/em>et le “pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma”<\/em><\/p>\n\n\n\n Peut-on en conclure \u00e9galement que la pratique du pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma n’est pas \u00e0 la port\u00e9e des n\u00e9ophytes en yoga, m\u00eame pour ceux qui ont quelques ann\u00e9es de pratique des asanas, sans avoir acquis le calme du corps et du mental, la ma\u00eetrise du souffle et de la pens\u00e9e? Oui au vu des nombreux accidents que nous d\u00e9plorons de constater dans certains cours de yoga. <\/p>\n\n\n\n A l’appui de ces r\u00e9flexions, citons I.K. Taimni qui, commentant les “Yoga\u2011S\u00fbtras” de Patanjali, \u00e9crit dans “La science du Yoga”<\/a>[3]<\/p>\n\n\n\n “Les m\u00e9thodes adopt\u00e9es pour contr\u00f4ler et manipuler le Pr\u00e2n\u00e2 par la r\u00e9gulation du souffle sont un secret bien gard\u00e9 qu’on ne peut apprendre que d’un instructeur comp\u00e9tent. Ceux qui se livrent \u00e0 ces pratiques apr\u00e8s avoir simplement lu des livres sont assur\u00e9s de ruiner leur sant\u00e9 et m\u00eame de risquer la mort ou la folie. Aussi, ne devrait-on jamais se m\u00ealer de Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma par amusement ou pour gagner des pouvoirs hors de la normale, quels qu’ils soient, ou m\u00eame pour h\u00e2ter son progr\u00e8s spirituel. Ces forces sont tr\u00e8s r\u00e9elles, bien qu’encore ignor\u00e9es de la Science moderne, et bien des gens ont ruin\u00e9 leur vie en se livrant t\u00e9m\u00e9rairement \u00e0 des pratiques conseill\u00e9es par une litt\u00e9rature yoguique douteuse, ou selon l’avis de “Yogis” sans exp\u00e9rience et trop s\u00fbrs d’eux. La pratique de Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma ne peut \u00eatre abord\u00e9e avec s\u00e9curit\u00e9 et avantage que comme une partie de la compl\u00e8te discipline yoguique et lorsqu’on est convenablement pr\u00e9par\u00e9 pour cela par la pratique des autres branches accessoires du Yoga telles que Yama Niyama, Asana, etc., et sous la surveillance d’un Guru comp\u00e9tent.” (Sadhan Pada Section II\u201149).<\/em><\/p>\n\n\n\n Mais, l’auteur poursuit qu’en \u00e9tant conscient de ce danger, il n’y a pas d’inconv\u00e9nient \u00e0 chercher \u00e0 comprendre le fonctionnement du Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma et en sentant, personnellement, la limite jusqu’o\u00f9 on peul aller dans la pratique respiratoire. Dans ce cas, ce peut \u00eatre un moyen efficace et sans danger d’obtenir une bonne sant\u00e9 physique et morale. Sans doute, notre propos au sujet du vocabulaire \u00e0 employer devient-il maintenant, plus intelligible.<\/p>\n\n\n\n “La respiration profonde,<\/em> \u00e9crit encore Taimni, n’a rien \u00e0 faire avec le Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma et peut \u00eatre pratiqu\u00e9e comme exercice de sant\u00e9 dans une mesure raisonnable (…) Sa pratique ne fait courir aucun risque. De m\u00eame, respirer alternativement par les deux narines a des r\u00e9percussions b\u00e9n<\/em>\u00e9fiques incontestables et ne pr\u00e9sente aucun danger. Elle nettoie les canaux pr\u00e2niques, “les N\u00e2dis”, les “purifie” ; de m\u00eame, pour le syst\u00e8me nerveux. Or, cette purification des N\u00e2dis est un exercice pr\u00e9paratoire, et tous ceux qui veulent pratiquer le Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma ont \u00e0 franchir une longue \u00e9tape qui durera plusieurs mois ou plusieurs ann\u00e9es.”<\/em><\/p>\n\n\n\n “Le v\u00e9ritable Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma commence quand on retient le souffle”.<\/em><\/p>\n\n\n\n Concluons: la pratique de Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma n’est pas pour quiconque; pas pour le grand public.<\/strong><\/strong><\/p>\n\n\n\n Ami lecteur, cette perspective vous effraye-t-elle? Ce n’\u00e9tait pas mon but en \u00e9crivant ces lignes. Mais, je veux vous rassurer. Sachez que Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma est une technique, certes prometteuse, mais difficile, elle reste possible \u00e0 qui l’aborde avec patience et respect. Mais, comme toute technique, il faudra la d\u00e9poser, la d\u00e9passer.<\/p>\n\n\n\n
Pourquoi toutes ces pr\u00e9cautions si Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma n’est qu’une mani\u00e8re de respirer ? C’est, en fait, bien autre chose qu’une respiration. Pr\u00e2n\u00e2y\u00e2ma vise \u00e0 contr\u00f4ler le souffle, lequel est le support de prana. Et prana, l’\u00e9nergie, est le fil qui relie en l’homme tous les \u00e9l\u00e9ments qui le constituent; et au-del\u00e0 de cette limitation corporelle apparente, le fil qui l’unit \u00e9galement \u00e0 tous les \u00eatres… et \u00e0 tout l’Univers.<\/p>\n\n\n\n
Certes, rien n’est absolu, et le fait de faire durer l’inspir plus que l’expir ou vice-versa, introduit ou rejette plus de prana.<\/p>\n\n\n\n